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« Étonnant Jésus », vraiment ? Vingt et un siècles après sa naissance, ne l’aurions-nous pas plutôt enseveli dans un sentiment de bien connu ? Ce numéro spécial de La Croix L’Hebdo sonne comme une promesse : celle de se laisser (re)surprendre par un Jésus étonnant, bouleversant, déroutant.
Edito d’Elodie Maurot, cheffe de service de La Croix L’Hebdo
« Étonnant Jésus », vraiment ? Vingt et un siècles après sa naissance, ne l’aurions-nous pas plutôt enseveli dans un sentiment de bien connu ? Jésus pieux ou Jésus militant, Jésus choyé ou Jésus délaissé, qu’importent les étiquettes et les attitudes : les effusions les plus spirituelles comme les revendications les plus radicales de la libre-pensée peuvent paradoxalement partager le secret désir de ne plus se laisser surprendre par Jésus, menacé de s’effacer dans l’usure des mots et des rites. Jésus connu, trop connu…
C’est pourtant sans point d’interrogation que nous avons inscrit ce titre à la Une. Non comme une affirmation péremptoire mais comme une promesse. Celle de réveiller un étonnement. Pour cela, nul besoin de grands discours, ni de démonstrations édifiantes. Il suffit de porter attention. Par exemple, en prêtant l’oreille à deux biblistes passionnés, Cécile Rohmer et Marc Rastoin qui, dans la « Conversation » de ce numéro, rendent Jésus à son temps tout en mettant en évidence la radicale nouveauté de ses gestes et de son message. Étonnant Jésus proche des pauvres, ignorant les jeux de la force et du pouvoir, libre de lui-même autant qu’il est intensément présent à autrui. Déroutant Jésus, au sens propre, qui ouvre une voie nouvelle vers celui qu’il nomme son « Père ». Bouleversant Jésus, qui retourne en douceur l’existence de ceux qui, dans notre dossier, témoignent de l’avoir « rencontré ».
Saisie elle aussi par le Christ, la philosophe Simone Weil insistait dans sa Lettre à un religieux (1942) : « La vraie foi constitue une espèce d’adhésion très différente de celle qui consiste à croire telle ou telle opinion. » Les credo, les dogmes, la haute spéculation théologique ? Essentiel mais pas premier. « Le mystère chrétien est une personne », résume la belle formule de Frédéric Boyer. Mesurons-nous l’inouï de cette promesse ? Celle d’un Dieu qui se laisse approcher.
Conversation : Marc Rastoin et Céline Rohmer. Que savons-nous vraiment de Jésus ?
Long format : « J’ai rencontré Jésus ». Enquête sur une expérience spirituelle contemporaine
Cas de conscience :
Jésus, citoyen du monde ou patriote ?
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Jésus, anarcho-communiste ou premier patron ?
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