Avec l’élevage et l’agriculture, écrit Christophe Lemardelé, se met en place une dimension verticale du religieux, qui fait que les hommes se trouvent en position intermédiaire, inférieurs aux dieux mais supérieurs aux animaux. Attendant des dieux de bonnes conditions climatiques, pour faire verdir la steppe et nourrir les troupeaux – Yhwh est un dieu de l’orage et donc des pluies à l’origine –, les hommes offrent une part des animaux, qui n’est plus infime et symbolique mais peut aller jusqu’à l’hécatombe, afin d’obtenir des premiers ce dont ils ont besoin. » Il est donc naturel que le rite du sacrifice ait sa place dans le livre de la Genèse de la Bible hébraïque. Il est mentionné dans les histoires d’Abel et de Caïn, de Noé, d’Abraham. L’auteur explore toutes ses dimensions, qu’il s’agisse d’animaux, d’hommes, voire d’enfants. Il explique aussi les évolutions et le rejet de certains d’entre eux. Il étudie et compare judaïsme, christianisme et islam en tant que religions sacrificielles… Une étude passionnante d’un rituel religieux presque aussi vieux que l’humanité mais qui fut sans cesse questionné au risque de la barbarie.