Vivre en sécurité : Se protéger du terrorisme oui mais à quel prix ?

LA CROIX L'HEBDO N° 308

Depuis les attentats du 13 novembre 2015, notre arsenal antiterroriste n’a cessé de se renforcer. La peur des attentats reste pourtant prégnante, comme si notre besoin de sécurité était insatiable… Comment, sans perdre en vigilance, retrouver collectivement une forme d’apaisement ?

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Epuisé
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Edito de Bruno Bouvet, rédacteur en chef de La Croix L’Hebdo

D’abord, revenir à la prime enfance, à ces heures où s’exprime déjà le besoin de sécurité du tout-petit. Protégé du monde extérieur par plus fort que lui, il trouvera, en grandissant, les ressources intérieures pour y évoluer plus ou moins sereinement, selon son histoire et ses capacités personnelles. Alors que la question de l’(in)sécurité s’est imposée depuis quarante ans comme l’un des principaux marqueurs de la vie politique française, ce rappel élémentaire de la psychologie humaine n’a rien d’anodin. Parce que toute expression sur le sujet, au-delà des instrumentalisations de quelque bord qu’elles parviennent, renvoie à une expérience intime, notre « Long format » s’attache cette semaine à disséquer le besoin de sécurité. Le triste anniversaire des attentats du 13 novembre 2015 est l’occasion de montrer comment cette tragédie l’a amplifié, sans que le dispositif sécuritaire ne semble l’atténuer depuis dix ans. Serait-il insatiable ? Peut-être. Il nous a paru indispensable d’en comprendre les ressorts, sans jugement hâtif, tout en mesurant les conséquences pour nos libertés individuelles et collectives de la surveillance accrue mise en place par les autorités.

Le recours à l’intelligence artificielle fait aussi partie de ces sujets qui enflamment le débat public (et les discussions entre amis ou collègues…), sans qu’il soit toujours possible de trouver une juste position, entre fascination démesurée et craintes irraisonnées. Irénée Régnauld n’adopte aucune des deux postures. Pour ce chercheur en sociologie, il est encore temps de contester la légitimité de l’IA et d’en interroger les conséquences à long terme. On note avec intérêt qu’il propose d’abord d’évaluer nos… besoins en la matière. Manière certainement la plus juste d’y répondre ! Il invite même les citoyens à reprendre la main en négociant des contreparties « écologiques » aux choix technologiques : une mine de lithium contre la remise en service d’une ligne ferroviaire, surprenant mais à discuter, non ?
 
Conversation : Irénée Régnauld. « L’intelligence artificielle est une question politique »
Long format : Vivre en sécurité. Terrorisme, jusqu’où se protéger ?   
Week-end : Cinéma. Dominik Moll
Récit graphique : Jérémie Dres, Les fantômes de la rue Freta (épisode 1/5)

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